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la longueur à laquelle tout le reste doit se soumettre.


Les livres aussi ont leur histoire qu’on ne peut leur enlever :

« Celui qui n’a pas mangé son pain arrosé de ses larmes ; celui qui n’a pas passé de tristes nuits assis sur sa couche, en versant des pleurs ; celui là ne vous connait pas, ô puissances célestes ! »

Ces lignes, remplies d’une profonde douleur, une reine vertueuse et adorée les répétait souvent dans un cruel exil, et plongée dans un abîme de maux[1]. Elle aimait le livre qui contient ces paroles et d’autres tristes enseignements ; elle en tirait une consolation dans son infortune. Qui songe à une pareille influence qui peut ainsi s’étendre jusque dans l’éternité ?


On voit avec le plus grand plaisir, dans

  1. La reine Louise, femme du roi de Prusse Frédéric Guillaume III.