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copie, une troisième ; pour les comparer il faut s’attacher à la liaison logique des idées et à la pensée générale. Il y a plus, un pareil travail exige de lui que, par la seule pénétration de son esprit, sans secours extérieur, il sache saisir de plus en plus la concordance de toutes les parties. Un tact particulier, la faculté de pouvoir s’identifier avec son auteur, qui n’existe plus, lui sont nécessaires ; il lui faut même jusqu’à un certain degré de l’imagination et de l’invention. On ne doit donc pas savoir mauvais gré au philologue s’il se mêle de porter son jugement sur les matières de goût, quoiqu’il ne soit pas toujours heureux dans ses aperçus.


Le poète a pour but la représentation ; il atteint au plus haut degré de l’art lorsqu’il rivalise avec la réalité, c’est-à-dire lorsque ses tableaux sont tellement animés par l’esprit, que chacun les croit avoir sous les yeux. À son plus haut point de per-