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à proprement parler, la pureté du sens de la vue.


Je me tais sur bien des choses, car je ne veux pas porter le trouble dans l’esprit des hommes, et je suis très-satisfait lorsqu’ils se réjouissent sur des points dont je suis loin d’être content.


Tout ce qui affranchit notre esprit sans nous donner les moyens de maîtriser nos passions est pernicieux.


Ce qui intéresse les hommes dans un ouvrage d’art, c’est ce qu’il est et non comment il produit son effet ; ils peuvent comprendre le premier point en s’attachant aux détails ; mais ils ne peuvent saisir le second dans l’ensemble. Aussi, fait-on ressortir les endroits remarquables. Après un examen attentif, l’impression produite par l’ensemble se fait bien finalement sentir, mais on n’en a pas conscience.