Page:Goethe - Maximes et Réflexions, 1842, trad. Sklower.djvu/253

Cette page n’a pas encore été corrigée

fisamment comment ils ont traité leur sujet. Si le temps me le permettait, je restaurerais ces pièces comme je l’ai fait pour le Phaéthon d’Euripide, et ce travail ne serait pour moi ni désagréable ni sans utilité. Le nœud de la pièce est fort simple. Il s’agit de tirer Philoctète et l’arc d’Hercule de l’île de Lemnos ; mais comment ? Par quel moyens ? C’était l’affaire du poète ; et ici chacun pouvait montrer son esprit d’invention, et surpasser ses rivaux. C’est Ulysse qui doit l’en tirer, mais doit-il être ou non reconnu de Philoctète ? Et à quel signe doit-il être reconnu ? Ulysse doit-il aller seul le chercher, ou être accompagné ? Dans ce cas qui doit l’accompagner ? Chez Eschyle le compagnon est inconnu ; chez Euripide c’est Diomède ; chez Sophocle c’est le fils d’Achille. En outre, dans quel état doit-il trouver Philoctète ? L’île doit-elle être habitée ou non ? Et si elle est habitée, une âme compatissante doit-elle ou non s’intéresser à lui ? et cent autres choses semblables qui