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s’il est possible, quelque chose de mieux, de plus élevé. Les caractères de Sophocle portent en eux quelque chose de l’âme élevée du grand poète, de même que les caractères de Shakespeare ont quelque chose de la sienne. C’est ainsi qu’on est dans le vrai, et on doit toujours faire de même. Shakespeare va plus loin, il rend ses Romains anglais ; et il a raison, car sans cela la nation ne l’aurait pas compris. Les Grecs montraient encore ici leur supériorité, en ce qu’ils s’occupaient moins de la fidélité historique avec laquelle un fait était représenté, que de la manière dont le poète l’avait traité. Nous en avons un exemple remarquable dans le Philoctète. Ce grand sujet fut traité par les trois grands tragiques, en dernier lieu, et de la manière la plus parfaite par Sophocle. L’excellente pièce de ce poète est heureusement parvenue tout entière jusqu’à nous. D’un autre côté on a trouvé des fragments du Philoctète d’Eschyle et de celui d’Euripide, par lesquels on peut voir suf-