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et sans verve poétique ; par là, ce roman ressemble beaucoup à mon Hermann et Dorothée, et aux romans anglais de Richardson. Mais il s’en distingue en ce que la nature extérieure se développe parallèlement à la nature humaine. On entend toujours l’eau gémir dans les étangs, sous les coups des dorades, toujours les oiseaux chanter sur les branches. Le jour est toujours pur et sans nuage; la nuit toujours éclairée par les rayons de la lune. On parle beaucoup de la lune, mais elle ne change pas le paysage ; sa clarté est censée être la même que celle du jour. L’intérieur de leurs maisons est aussi propre, aussi agréable que leurs images. Je cite comme exemple ce passage : « J’entendis rire les aimables jeunes filles, et, lorsque je les aperçus, elles étaient assises sur des sièges de canne. » On voit par-là une situation tout-à-fait gracieuse ; on ne peut se représenter des sièges de canne sans y joindre une idée de légèreté et d’élégance. Viennent ensuite une foule de légendes qui