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actuelle de la littérature française, afin de pouvoir, si cela me réussit, en porter mon jugement. Il est d’un très-grand intéret pour moi de voir que les mêmes idées qui sont déjà, depuis long-temps, passées chez nous, commencent seulement à produire leur effet chez eux. Sans doute le talent médiocre reste toujours enfermé dans le temps, et doit se nourrir des idées contemporaines. Chez les Français de nos jours, tout est comme il en était autrefois chez nous, jusqu’à la dévotion, qui commence à se montrer de nouveau chez eux, avec la seule différence qu’ils l’emportent sur nous par leur élégance et leur esprit.


J’ai lu un roman chinois ; il n’est pas si étrange qu’on pourrait le croire. Les hommes y pensent, agissent et sentent comme nous ; on se sent bien vite leur semblable. Seulement chez eux tout est plus clair, plus simple et plus moral. En même temps tout est positif, bourgeois, sans grande passion