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à ce but. Mais pour réussir au théâtre, la chose est bien différente. Une pièce qui n’a pas été originairement composée pour la scène et combinée par le poète dans ce dessein fomel, n’offre pas une progression assez rapide ; elle renferme toujours quelque chose de déplacé et de contradictoire.


Pour réussir au théâtre, une pièce doit être symbolique, c’est-à-dire que chaque scène en elle-même doit avoir un sens propre, et conduire à une autre plus significative encore. Le Tartuffe de Molière est sous ce rapport un grand modèle. Songez seulement à la première scène ! quelle exposition ! Tout est hautement significatif dès le début, et fait conclure à quelque chose de plus important encore qui doit venir à la suite.

On rencontre la même perfection théâtrale chez Calderon. Ses pièces conviennent tout-à-fait à la scène ; il n’y a pas un trait en elles qui ne soit calculé pour l’effet dra-