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Ainsi, j’avais toujours éprouvé beaucoup de joie en lisant un fait historique du treizième siècle. À l’époque où l’empereur Frédéric II était en démêlé avec le pape, le nord de l’Allemagne étant ouvert de toutes part à l’invasion, les hordes asiatiques entrèrent en effet et s’avancèrent jusqu’en Silésie, lorsque le duc de Liegnitz les effraya par une grande défaite. Alors elles se tournèrent vers la Moravie ; mais les barbares furent de nouveau battus par le comte de Sternberg. Ces vaillants hommes vivaient en moi comme les libérateurs de la nation allemande. Mais que fait maintenant la critique historique ? Elle prétend que ces héros se sont sacrifiés tout-à-fait inutilement ; car l’armée asiatique ayant été rappelée, se serait retirée d’elle-même. Par là un grand fait historique et patriotique perd sa valeur ou est détruit, et nous éprouvons un sentiment pénible.


Je n’aurais jamais aussi bien connu toute