Page:Goethe - Maximes et Réflexions, 1842, trad. Sklower.djvu/234

Cette page n’a pas encore été corrigée

culté de les exprimer, c’est là ce qui fait le poète.


Le défaut de caractère chez les savants et les écrivains est la source de tout le mal de la littérature moderne.

Ce défaut se montre surtout dans la critique, et le monde en souffre ; car elle répand le faux pour le vrai ; ou, par une misérable vérité, elle détruit ce qui valait mieux pour nous.

Jusqu’à présent le monde croyait à l’héroïsme de Lucrèce et de Mucius Scévola, et se laissait enthousiasmer par leurs actions. Vient maintenant la critique historique, qui prétend que ces personnages doivent être considérés comme des fables et des fictions inventées par le patriotisme des Romains. Que devons-nous faire d’une aussi pauvre vérité ? Si les Romains étaient assez grands pour inventer de pareilles actions, nous devrions être assez grands pour y croire.