Page:Goethe - Maximes et Réflexions, 1842, trad. Sklower.djvu/232

Cette page n’a pas encore été corrigée

cédé ou qui ont été mes contemporains, il ne me resterait plus rien. Mais, en outre, l’époque de notre vie, où une grande personnalité exerce sur nous son influence, n’est pas indéfférente. Il fut pour moi de la plus haute importance que Lessing, Winkelmann et Kant fussent plus âgés que moi ; que les deux premiers aient exercé de l’influence sur ma jeunesse ; le dernier sur ma vieillesse. Il y a plus, de même qu’il était important que Schiller fût encore jeune et dans la première sève de son génie, lorsque je commençais déjà à me fatiguer du monde, il ne l’était pas moins que les frères de Humboldt et de Schlegel commençassent à paraître sur la scène, sous mes yeux. Je ne puis dire combien d’avantages sont résultés pour moi de ces circonstances.


Entre toutes choses on n’apprend que de ceux qu’on aime. Une pareille disposition se trouve, à mon égard, dans la génération