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le vice dans sa véritable nature. Mais alors, quel intéret présente-t-il ? Et qu’y a-t-il de tragique, si ce n’est ce que nous ne pouvons supporter ?

Je lis tous les ans quelques pièces de Molière, de même que je contemple de temps en temps les gravures d’après les maîtres italiens. Car nous autres pygmées nous ne sommes pas capables de conserver dans notre esprit la grandeur de pareilles choses ; il faut que nous y revenions de temps en temps, pour renouveler en nous de semblables impressions.

On parle toujours d’originalité. Mais qu’est-ce que cela veut dire ? Aussitôt après notre naissance le monde commence à exercer sur nous son influence, et cela continue ainsi jusqu’à la fin ; et, en général, que pouvons-nous revendiquer comme nous étant réellement propre, si ce n’est l’énergie, la force, la volonté ?

Si je pouvais dire tout ce dont je suis redevable aux grands hommes qui m’ont pré-