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ment en Allemagne qu’après sa mort. Caldéron est très-grand en tout ce qui concerne la technique et l’art théâtral. Schiller, au contraire, beaucoup plus moral, plus sérieux et plus grand dans tout ce qui concerne les caractères ; et il eût été dommage pour lui de perdre quelque chose de ces qualités, sans atteindre, sous d’autres rapports, à la grandeur de Caldéron.


Molière est si grand qu’on l’admire toujours de nouveau en le relisant. C’est un auteur à part. Ses comédies confinent à la tragédie. Il est facile de le comprendre, et cependant personne, en cela, n’a le courage de l’imiter. Son Avare surtout, dans lequel la passion détruit tout sentiment naturel entre le père et le fils, est grand et tragique dans la haute signification du mot. Lorsque dans une pièce allemande on fait du fils un parent, on détruit tout l’effet, et cela n’a plus de sens. On craint de laisser apparaître