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qu’ils reconnaissent notre mérite, mais dans l’espoir de fortifier leur opinion par nos idées.


Ce qui manque à la plupart de nos jeunes poètes, c’est que les sentiments personnels qu’ils expriment n’ont pas assez d’importance, et qu’ils ne savent pas trouver des images dans le monde qui les entoure. Dans les cas les plus favorables, il leur arrive de trouver des formes qui traduisent fidèlement leur pensée et répondent à la situation de leur âme ; mais saisir des images pour elles-mêmes, parce qu’elles sont poétiques, et lors même qu’elles ne seraient point en harmonie avec notre disposition intérieure, c’est à quoi ils ne songent pas.

Si, au moins, nos poètes lyriques étaient des personnages plus importants, formés par de fortes études et par les relations sociales, leurs productions pourraient bien ne pas manquer de valeur.