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quelle on se lie intimement. Mais celle-ci à son tour s’en va, et nous laisse seul avec la troisième, qui arrive peu de temps avant notre départ, et avec laquelle nous ne voulons pas avoir de rapports.


On m’a toujours considéré comme un homme particulièrement favorisé de la fortune, et en effet, je ne veux pas me plaindre, ni accuser ma destinée. Mais au fond, ma vie n’a été que peine et travail, et je puis dire que, dans les soixante-quinze années de ma vie, je n’ai jamais compté quatre semaines d’un véritable bonheur. C’était rouler continuellement une pierre qui retombait sans cesse.

Mon vrai bonheur consistait dans mes opinions et mes théories politiques ; mais elles étaient renversées, contrariées ou empêchées par ma position extérieure.

Si j’avais pu moins m’occuper des affaires publiques et vivre davantage dans la soli-