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Les œuvres de Shakespeare et de Calderon ont surtout gagné aux yeux du public par de pareilles lectures ; cependant, prenons toujours bien garde ici que les défauts imposants des poètes étrangers qui, malgré leur génie, s’écartent souvent du vrai, ne contribuent à corrompre notre goût.


L’originalité dans l’expression est le commencement et la fin de tout art ; mais chaque nation a une originalité particulière qui s’écarte des qualités communes à l’humanité. Cette originalité peut nous choquer d’abord ; mais, à la fin, si elle parvient à nous plaire, si nous nous laissons entraîner, elle peut l’emporter sur notre propre nature originale et l’étouffer.


Combien Shakespeare et de Calderon n’ont-ils pas faussé notre goût ? combien ces deux astres brillants du ciel poétique ne nous