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est déjà parfaite. Le plus habile dilettante tâtonne toujours dans son incertitude, et à mesure que le travail avance, l’indécision du premier jet se trahit de plus en plus. C’est seulement à la fin que se découvre le défaut qui fait que l’œuvre est manquée, et qui, dès-lors, ne peut plus se réparer ; de cette façon, en effet, l’ouvrage ne peut être achevé.


Dans l’art véritable, il n’y a pas d’école préparatoire ; mais seulement un travail de préparation. La meilleur préparation est la part que prend le dernier élève au travail du maître. Souvent l’apprenti qui broyait des couleurs, est devenu un excellent maître.


Il n’en est pas de même de l’imitation mécanique vers laquelle, en général, l’homme est naturellement porté, à la vue d’un artiste de talent qui exécute des choses difficiles avec facilité.