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que ce soit, par exemple, le plus bel arbre d’une forêt reconnue comme le type le plus parfait de son espèce ; maintenant, pour métamorphoser cet arbre en son image, je tourne autour de lui, je cherche à le saisir par son plus beau côté, je me place à une distance convenable pour le voir parfaitement dans son ensemble, j’attends un jour favorable ; et, après tout cela, croyez-vous que beaucoup des choses qui appartiennent à l’arbre réel soient passées sur le papier ?


Il est permis au vulgaire de le croire ; mais l’artiste, qui doit posséder le secret de son art, ne devrait pas tomber dans une pareille méprise.


Précisément, ce qui plait le plus comme nature à la multitude, dans un ouvrage d’art, ce n’est pas la nature extérieure, mais l’homme, la nature intérieure.


Le monde ne nous intéresse que par son