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Les artistes, en général, ont eu une idée originale au sujet de saint Joseph. Les Bizantins, à qui on ne reprochera pas d’avoir introduit un vain humour, représentaient le Saint avec un air triste, à la naissance du Sauveur. L’enfant est couché dans la crèche. Les animaux le contemplent, étonnés de trouver à la place de la paille aride dont ils se nourrissent, une créature vivante, céleste, et d’une grâce divine. Les anges adorent le nouveau-né ; la mère est aussi près de lui, silencieuse ; mais saint Joseph est tourné de côté et regarde obliquement, avec un air peu satisfait, la scène merveilleuse.


L’humour est un des éléments du génie ; mais du moment où il prédomine, il n’est plus que son faux-semblant. Il accompagne l’art à son déclin, le détruit et finit par l’anéantir.