Page:Goethe - Maximes et Réflexions, 1842, trad. Sklower.djvu/17

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 5 —


Les botanistes ont une classe de plantes qu’ils appellent incompletæ ; on peut dire de même qu’il y a des hommes imparfaits et incomplets. Ce sont ceux dont les désirs et les efforts ne sont pas proportionnés à ce qu’ils sont capables de faire et de produire.


L’homme le plus médiocre peut être complet s’il sait se tenir dans les bornes de sa capacité et de son talent. Mais les plus brillantes qualités de la nature sont obscurcies, effacées et anéanties, si cette juste mesure, nécessaire en tout, vient à manquer. Ce mal se fait souvent sentir dans les temps où nous sommes ; car qui pourrait satisfaire aux exigences toujours croissantes d’une époque qui veut que tout se réalise avec la plus grande rapidité ?


Les hommes prudents et actifs qui connaissent leur force et s’en servent avec me-