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lui un residuum (caput mortuum) à qui nous ne pouvons refuser entièrement la réalité. Si cette opinion nous parait passablement choquante et matérialiste, il s’exprime tout autrement lorsqu’il s’entretient avec ses amis. Il parle alors avec conviction et confiance des suites inévitables de sa vie et de ses actions. Il avoue volontiers que la vie engendre la vie, qu’une idée féconde exerce son influence sur toutes les époques. Il se plait à reconnaître qu’il a donné une impulsion nouvelle, une nouvelle direction à la marche du monde.


C’est une chose vraiment digne d’être remarquée que les hommes dont le trait caractéristique était une tendance très-exclusive vers l’idéal, éprouvaient une aversion extrême pour le fantastique. Tel était Hamann, qui ne pouvait supporter qu’on lui parlât des choses d’un autre monde. Il s’exprime là-dessus quelque part, dans un paragraphe qu’il changea quatorze fois.