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manières de voir, et bientôt ils n’avaient plus qu’une seule et même opinion.

Il en est des affaires et des relations sociales comme de la danse : les personnes qui vont toujours en mesure ensemble se deviennent bientôt indispensables, et se sentent entraînées l’une vers l’autre par une bienveillance réciproque. Charlotte était tellement sous l’empire de ce charme, qu’elle n’éprouva ni chagrin ni regret lorsque le Capitaine détruisit un de ses lieux de repos favoris, et qu’elle s’était plue à décorer de toutes les beautés champêtres. Cette retraite gênait son ami dans l’exécution de ses plans, et elle y renonça sans chagrin.


Tandis que le Capitaine et Charlotte se rapprochaient toujours plus intimement, un tendre penchant entraînait Édouard vers Ottilie. Cette affection naissante lui avait fait remarquer que la belle enfant, si prévenante pour tout le monde, n’en avait pas moins trouvé le moyen de s’occuper de lui plus et autrement que des autres. Elle connaissait les mets qu’il préférait, et savait, au juste, la quantité de sucre qu’il lui fallait pour une tasse de thé. Jamais elle n’oubliait de le garantir des courants d’air dont il avait une crainte exagérée, qui amenait plus d’une altercation désagréable entre lui et sa femme ; car Charlotte ne trouvait jamais les appartements assez aérés.

Dans les pépinières et dans les jardins, à la promenade et à la maison, partout, enfin, Ottilie prévenait les désirs d’Édouard : semblable à un génie protecteur,