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habilement la terre. Hélas ! elle repose ci-dessous. Le meurtrier Reineke l’a ravie à la tendresse des siens. Que tout le monde apprenne sa perfidie et sa méchanceté et pleure la sort de la défunte. » Telle était son épitaphe.

Après la cérémonie, le roi convoqua les plus sages pour tenir conseil avec eux sur le moyen de punir le méfait dont on leur avait mis des preuves si claires devant les yeux. Ils décidèrent qu’il fallait envoyer un messager au rusé criminel, et que sous peine de vie il eût à comparaitre à la cour du roi le premier dimanche qu’elle se rassemblerait ; on nomma pour messager Brun l’ours. Le roi dit à l’ours :

— Votre roi vous recommande d’accomplir votre méssage diligemment. Mais soyez prudent ; car Reineke est faux et malin. Il n’est sorte de ruses qu’il n’emploiera. Il vous flattera, il vous mentira ; pour vous duper, tout lui sera bon.

— Oh ! que nenni, répliqua l’ours avec assurance, soyez tranquille ! Si jamais il a l’impudence de tenter rien de pareil avec moi, je jure de par Dieu que je le lui ferai payer si cher, qu’il n’aura garde de ne pas venir !