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les trouviez aux champs ou dans les bois, n’importe, ils sont à vous. De plus, notre gracieux maître vous permet encore de nuire par tous les moyens à Reineke, qui vous a trahis ; lui, sa femme, ses enfants et tous ses parents vous appartiennent ; vous pouvez les poursuivre partout où vous les trouverez, personne ne vous en empêchera. C’est au nom du roi que je vous apporte cette liberté et ces privilèges. Le roi et tous ses successeurs vous les maintiendront. Oubliez donc les désagréments de ces derniers jours, jurez-lui fidélité et respect, vous le pouvez en tout honneur. Jamais il ne vous blessera plus. Je vous conseille d’accepter ces propositions. »

C’est ainsi que la paix fut faite ; le bélier la paya de sa tête, et tous ses parents sont encore aujourd’hui poursuivis par la puissante famille d’Isengrin. Voilà l’origine de cette haine éternelle. Maintenant les loups, sans honte et sans remords, continuent à dévorer les brebis et les agneaux ; ils croient avoir le droit de leur côté ; leur fureur n’en épargne pas un ; jamais ils ne se réconcilieront.

En l’honneur de Brun et d’Isengrin, le roi prolongea la cour de douze jours ; il voulait montrer publiquement combien il avait à cœur de faire la paix avec ces seigneurs.