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ANATOMIE COMPARÉE.

C’est parce qu’il est composé, de parties identiques, qui se modifient insensiblement, que l’ensemble organique présente cette harmonie parfaite que nous y admirons. Homogènes au fond, elles semblent non seulement hétérogènes mais encore antagonistes, tant leurs formes, leur destination, leurs fonctions sont différentes. C’est ainsi que par la modification d’organes semblables, la nature peut créer les systèmes les plus variés qui tantôt restent distincts, tantôt se confondent et se réunissent.

La métamorphose procède dans les animaux plus parfaits de deux manières : tantôt, comme dans les vertèbres, elle agit d’après un thème donné et fait passer un organe identique par une suite de dégradations successives. Dans ce cas, on peut facilement trouver le type. Tantôt les parties isolées du type se modifient en passant par toute la série animale sans perdre jamais leur signe caractéristique. La colonne vertébrale, prise dans son ensemble, est un exemple du premier mode. La première et la seconde vertèbres sont une preuve de la réalité du second. En effet, malgré les modifications incroyables qu’elles subissent dans chaque animal, un observateur attentif et consciencieux les suivra dans toutes leurs transformations.

Concluons que l’universalité, la constance, le développement limité de la métamorphose simultanée, permettent l’établissement d’un type ; mais la versatilité ou plutôt l’élasticité de ce type dans lequel la nature peut se jouer à son aise, sous la condition de conserver à chaque partie son caractère propre, explique l’existence de tous les genres et de toutes les espèces d’animaux que nous connaissons.