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GÉOLOGIE.

L’on ne saurait s’en étonner ; mais un examen plus approfondi et la connaissance de ce que peut l’action lente mais continue de la nature, nous conduisirent à une solution du problème que nous allons soumettre au lecteur.

Ces roches granitiques présentaient, dans l’origine, ceci de particulier, qu’elles se composaient de masses énormes, en partie très dures, en partie facilement attaquables par les agents atmosphériques ; car on voit souvent, en géologie, que la solidification d’une partie enlève pour ainsi dire à l’autre la possibilité de se durcir et de résister long-temps aux influences extérieures. On observe encore, en place, des roches qui présentent la disposition qu’affecte le granit, savoir : des blocs, des couches, ou des bancs empilés les uns sur les autres. Mais comme ces roches ne présentent rien d’extraordinaire, il est rare qu’elles frappent la vue autant que les autres. Outre la différence de densité, on peut donner encore, comme cause de l’éboulement de ces rocs, leur inclinaison propre et l’inclinaison générale du terrain vers la plaine.

Étudions d’abord les blocs de la première figure de la Planche vi. Ils forment, par leur superposition, une masse perpendiculaire un peu inclinée à l’horizon ; supposons que le second bloc horizontal, à compter d’en haut, soit détruit, alors le bloc supérieur glissera en bas et se placera dans la position de celui qui se trouve le plus à gauche, et au-devant duquel on observe une branche desséchée. Admettons maintenant que, dans la suite, la partie droite des deux blocs inférieurs vienne à se dégrader à son tour, alors le second, devenu supérieur depuis la chute du premier, tombera suivant les lois de la pesanteur, et se plantera verticalement dans le sol à la droite du massif, dont il ne restera plus que la moitié gauche des deux blocs inférieurs.