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GÉOLOGIE.

main, une collection plus complète que la nôtre. Nous leur recommandons spécialement les roches comprises entre les nos 11 et 14, elles sont rarement bien caractérisées ; mais le hasard favorise souvent le géologiste passionné.

Si l’on considère la Bohême comme une grande vallée dont les eaux s’écoulent près d’Aussig, on peut regarder le district d’Eger comme une plus petite vallée dont les eaux s’échappent par la rivière du même nom. En examinant avec attention le district dont il est ici question, on se persuadera facilement que le terrain actuellement occupé par le grand marais de Franzenbrunn, était autrefois un lac entouré de coteaux et de montagnes. Le sol n’est pas encore tout-à-fait desséché : il se compose d’une couche de tourbe remplie d’alcali minéral et d’autres principes chimiques ; ceux-ci donnent lieu au dégagement des divers gaz qui minéralisent les sources dont la Bohême abonde, et ils produisent encore d’autres phénomènes du même genre.

Les collines et les montagnes qui environnent ce marais sont primitives. Près de l’ermitage de Lichtenstein, on trouve du granit renfermant de grands cristaux de feldspath, semblables à ceux de Carlsbad : dans le voisinage de Hohehaeusel, il est à grains fins et sert de pierre à bâtir. Près de Rossereit, on voit des gneiss : quant au schiste micacé, qui nous intéresse plus particulièrement, il domine dans l’éminence qui sépare la vallée de l’Eger du marais de Franzenbrunn. Le sol labourable est formé par cette roche décomposée qui présente partout des débris de quarz. La caverne derrière Dresenhof est ouverte dans le schiste micacé.

C’est sur l’éminence dont nous venons de parler qu’est situé le Kammerberg, seul, isolé, vu de toutes parts : assez élevé par lui-même, il l’est encore plus par sa position. Si l’on se transporte dans le pa-