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BOTANIQUE.

de plus éloigné de semblables travaux que l’étude des pierres météoriques ? Connaître et apprécier les circonstances qui accompagnent un phénomène devenu si fréquent de nos jours, analyser ces produits terrestres qui nous tombent du ciel, suivre les traces de ce phénomène merveilleux dans toute la série des temps historiques, c’était là un beau et vaste plan. Quel rapport y a-t-il entre ces travaux et les autres ? serait-ce le bruit de tonnerre qui accompagne la chute de ces corps atmosphériques ? nullement ; mais un homme doué du génie de l’observation éprouve le besoin de s’occuper de deux phénomènes divers qui sollicitent également son attention, et il poursuit sans relâche l’un et l’autre. Sachons, à notre tour, accepter avec reconnaissance l’instruction qui nous en revient.

Destinée de l’opuscule imprimé.

(1817.)

Celui qui poursuit en silence un sujet digne de ses recherches, et qu’il s’efforce sérieusement d’approfondir, ne se figure pas que ses contemporains soient habitués à penser tout autrement que lui ; et c’est un bonheur, car il n’aurait plus confiance en lui-même s’il ne croyait pas être jugé favorablement par les autres. Mais dès qu’il produit son opinion au grand jour, il ne tarde pas à s’apercevoir que le monde est en proie à des idées contradictoires qui jettent la confusion dans l’esprit des savants et de ceux qui ne le sont pas. Chaque jour voit naître des partis divers qui s’ignorent mutuellement comme s’ils habitaient aux antipodes les uns des autres. Chacun fait ce dont il est capable, et va aussi loin qu’il peut aller.