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BOTANIQUE.

3.

Si nous admettons que la plante peut, de cette manière, faire un pas rétrograde et rebrousser chemin dans son accroissement, nous serons plus attentifs à observer la marche normale de la nature, à étudier les lois de transformation d’après lesquelles elle produit une partie au moyen d’une autre, et les formes les plus variées par la modification d’un seul organe.

4.

La liaison secrète qui unit les feuilles, le calice, la corolle, les étamines, appendices de la plante qui se développent l’un après l’autre et pour ainsi dire l’un de l’autre, est admise depuis long-temps par la plupart des observateurs ; elle a même été le sujet d’études spéciales, et la propriété en vertu de laquelle un seul et même organe se présente à nous si diversement modifié, a été appelée la Métamorphose des plantes.

5.

Cette métamorphose se manifeste de trois manières : elle est normale, anormale, ou accidentelle.

6.

La métamorphose normale pourrait aussi se désigner sous le nom de progressive ; car c’est elle qui, à partir des premières feuilles séminales, se montre toujours graduellement agissante, et monte en faisant éclore une forme d’une autre, comme sur une échelle idéale, jusqu’au point le plus élevé de la nature vivante, la propagation par les deux sexes. Je l’ai suivie attentivement pendant plusieurs années, et c’est pour l’expliquer que