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BOTANIQUE.

l’époque où les Rhizotomes jetèrent les fondements de la botanique ?

Mais puisque mon but principal est de faire connaître comment j’ai abordé la science, je dois avant tout parler d’un homme qui a mérité, sous tous les points de vue, la haute estime dont il jouissait à Weimar ; cet homme, c’est le docteur Buchholz, possesseur de la seule pharmacie de la ville. Riche, plein d’ardeur et d’activité, il se livrait avec un zèle des plus louables à l’étude des sciences naturelles, réunissait autour de lui les aides les plus intelligents, et Gœttling est sorti de son laboratoire avec la réputation d’un excellent chimiste. Un fait nouveau de physique ou de chimie, découvert en Allemagne ou ailleurs, arrivait-il à sa connaissance ? on le vérifiait à l’instant même, sous la direction du patron qui communiquait libéralement ses résultats à une société avide de s’instruire.

Dans la suite, je dois le dire à son honneur, lorsque le monde savant s’occupa de la nature des gaz, il refit toutes les expériences. Sous sa direction, un des premiers aérostats s’éleva de nos terrasses, et à l’admiration des savants on ne saurait comparer que la stupeur de la foule, qui ne pouvait revenir de son étonnement, et la frayeur des pigeons effarouchés qui s’abattaient par bandes de tous les côtés.

On me reprochera peut-être d’entrer ici dans des détails étrangers à mon sujet. Je répondrai que je ne saurais parler avec quelque suite de mes études, si je ne faisais ressortir tout ce que la société de Weimar, une des plus avancées d’alors, réunissait de goût et de connaissances. Les sciences et la poésie, les études profondes et la vie active se partageaient notre temps, et nous faisaient rivaliser de zèle.

Tous ces détails se lient intimement à ce qui précède ;