doivent à la prédominance des extrémités antérieures un caractère très marqué de bestialité ; car on observe ordinairement dans les quadrupèdes une tendance des extrémités postérieures à être plus élevées que les antérieures, et selon moi, ce sont là les premiers indices de la position franchement verticale de l’homme. Mais dans les rongeurs, on voit clairement comment cette tendance a amené enfin une véritable disproportion des extrémités entre elles.
Si nous voulons toutefois apprécier à leur juste valeur ces changements de forme et connaître leur cause, nous la chercherons tout simplement, suivant la vieille méthode, dans les quatre éléments. Dans l’eau, le rongeur prendra une forme qui se rapproche de celle du cochon : ainsi, ce sera un cabiais, s’il habite des bords marécageux ; un castor, s’il construit ses habitations le long des eaux courantes ; puis recherchant encore l’humidité, il creusera des terriers où il puisse se cacher, pour fuir la présence de l’homme et des autres animaux, qu’il redoute et qu’il aime à tromper[1]. Arrivé à la surface, il devient un être qui saute, s’élance et se meut avec une vitesse merveilleuse, en s’appuyant sur ses pattes de derrière et conservant ainsi la position verticale[2].
Sous l’influence d’une certaine élévation dans l’atmosphère et de l’action vivifiante de la lumière, les rongeurs deviennent on ne peut plus agiles ; tous leurs mouvements, toutes leurs actions sont rapides[3], jusqu’à ce que leurs sauts finissent par rivaliser avec le vol des oiseaux[4].
Pourquoi aimons-nous tant à contempler notre écureuil d’Europe ? c’est qu’étant l’animal le plus parfait