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COMPARÉE.

ter d’abord et d’avoir un catalogue raisonné d’après lequel j’aurais pu, dans des circonstances favorables, rapprocher les membres que j’aurais voulu comparer. Il en serait résulté naturellement que chaque série eût nécessité un autre terme de comparaison.

L’esquisse qui précède donne une idée de ma manière de procéder quand il s’agit des organes appendiculaires. Je prenais pour point de départ des membres rigides, immobiles, ne servant qu’à une seule fin, pour arriver à ceux qui exécutent les mouvements les plus variés et les plus rapides. Cette gradation suivie dans un grand nombre d’animaux, aurait fini par donner les résultats les plus satisfaisants.

En traitant du cou, on partirait de celui qui est le plus court pour arriver au plus long, on irait de la baleine à la girafe. Nous quittons avec regret ce sujet ; mais qui ne voit quelle richesse d’aperçus résulterait de cette manière d’étudier, et comment, à propos d’un organe, on serait amené à étudier tous les autres ?

Revenons en idée aux appendices dont nous avons parlé plus haut avec détail, et nous verrons que par eux la taupe est faite pour fouiller un terrain meuble, le phoque pour l’eau, la chauve-souris pour l’air ; le squelette nous l’apprend aussi bien que l’animal couvert de parties molles, et nous permet d’embrasser avec une nouvelle ardeur et une intelligence plus élevée l’ensemble du règne organisé.

Ce qui précède paraîtra sans doute moins saillant aux naturalistes de nos jours, que je ne le croyais il y a trente ans, parce que plusieurs d’entre eux et surtout Dalton ont poussé cette branche de l’anatomie comparée jusqu’à ses dernières limites. Aussi est-ce spécialement aux psychologistes que je consacre cet article. Un homme comme M. Ernest Stiedenroth devrait uti-