On avait représenté sur un théâtre d’Allemagne un édifice ovale, une sorte d’amphithéâtre, dans les loges duquel étaient peints de nombreux spectateurs, qui semblaient s’intéresser à ce qui se passait sous leurs yeux. Plusieurs spectateurs réels du parterre et des loges en furent mécontents, et trouvaient mauvais qu’on voulût leur faire accroire quelque chose de si contraire à la vérité et à la vraisemblance. À cette occasion, s’engagea à peu près la conversation suivante.
Voyons si nous ne pouvons par quelque voie parvenir à nous rapprocher.
Je ne comprends pas comment vous prétendez excuser une pareille exhibition.
N’est-il pas vrai que vous ne vous attendez pas, quand vous allez au spectacle, à trouver réel et véritable tout ce que vous y verrez ?
Non, mais je demande que du moins tout me semble réel et véritable.
Excusez-moi si je vous contredis en face, et si j’affirme que vous ne le demandez pas du tout.
Voilà qui serait étrange ! Si je ne le demandais pas, pourquoi