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par les études de Daub et de Creutzer, non moins que par le soixante et douzième numéro du Journal des Missions de Halle, que je dus, comme les précédents, à la bienveillance du docteur Knapp ; persuadé de ma sincère sympathie pour la propagation du sentiment moral par les idées religieuses, il me tenait depuis des années au courant des progrès bénis d’une institution toujours vivante.

D’un autre côté, les Fragments de l’histoire de l’équilibre européen, par Gentz, me mirent au fait de la politique actuelle, et je me souviens encore qu’un personnage marquant, M. Osborn, Anglais qui séjournait à Weimar, me donna une explication graphique de la bataille de Trafalgar, de la grande pensée qui y présida et de l’exécution hardie.

Depuis mon séjour à Pyrmont, en 1801, je n’avais visité aucuns bains ; mes amis et nos médecins décidèrent que je devais aller à Carlsbad. Je m’y rendis à la fin de mai avec un ami plein de zèle et d’activité, le major de Hendrich, qui prit sur lui tous les embarras du voyage. Arrivé aux eaux, où il fallait, pour guérir, se délivrer de tout souci, on se trouva, au contraire, au milieu de l’angoisse et du chagrin. Le prince de fieuss XIII, toujours si bienveillant pour moi, me développa en diplomate habile les maux dont nous étions menacés. Le général Richter me montra la même confiance. Il avait vu le désastre d’Ulm, et me communiqua un journal’qui allait du 3 octobre 1805 jusqu’au 17, jour où la place fut rendue. Nous vécûmes ainsi jusqu’au mois de juillet ; les nouvelles graves arrivaient à la file.

Pendant les années où je n’avais pas visité Carlsbad, Joseph Muller avait travaillé assidûment au progrès des études géologiques. Cet homme de mérite, originaire de Tournau, était lapidaire, et, après diverses tentatives d’établissement, il s’était fixé à Carlsbad. Là, il eut l’idée de tailler en tables les formations fontinales de Carlsbad, et de les polir soigneusement, ce qui fit connaître peu à peu aux amateurs ces concrétions remarquables. Decès productions des sources thermales, il se tourna vers d’autres produits singuliers des montagnes. Il avait été autrefois de nos promenades, et je profitai beaucoup de ses rech >rches. Le conseiller de légation de Strouve, dont le savoir