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MÉMOIRES.


VÉRITÉ ET POÉSIE.




PREMIÈRE PARTIE.


L’homme qui n’est pas éprouvé ne s’instruit pas.


Comme avant-propos du présent travail, qui en a peut-être besoin plus qu’un autre, je vais reproduire la lettre par laquelle un ami m’a déterminé à une entreprise toujours délicate.

« Nous possédons maintenant, cher ami, les douze volumes de vos œuvres poétiques, et, en les parcourant, nous trouvons du connu et de l’inconnu ; ce recueil fait même revivre bien des choses oubliées. On ne peut s’empêcher de regarder comme un tout ces douze volumes, que l’on a sous les yeux dans un même format, et l’on voudrait se tracer, d’après eux, une image de l’auteur et de son talent. Or, il ne faut pas nier que, si l’on considère l’ardeur avec laquelle il a commencé sa carrière littéraire, et le long temps qui s’est écoulé depuis, une douzaine de petits volumes ne doive sembler trop peu de chose. On ne saurait non plus se dissimuler, en considérant à part chaque ouvrage, que, le plus souvent, des occasions particulières les ont fait naître, et qu’ils reflètent aussi bien certains objets extérieurs