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vos vieux domestiques, ou bien envoyez-en dejeunes ! Ni le vin ni les cajoleries ne peuvent rien sur celui-ci. Adieu ! adieu !

Post-scriptum, au sujet do post-script uni.

Dites-moi ce que nous veut le cousin, dans son post-scriptum, avec cette Valérine ? C’est la seule personne qu’il nomme par son nom. Nous tfutres nous sommes pour lui des tantes, des nièces, des employés ; nous ne sommes point des personnes, mais des catégories. Valérine, la fille de notre justicier ! Sans doute cette jeune blonde, qui aura charmé les yeux de monsieur notre cousin avant son départ ? Elle est mariée, bien mariée et très-heureuse : je n’ai pas besoin de vous le dire. Mais il le sait tout aussi peu qu’il est informé de ce qui nous regarde. N’oubliez pas de lui mander, dans un post-scriptum, que Valérine est devenue plus belle de jour en jour, et que sa beauté lui a fait trouver un très-bon parti ; qu’elle est femme d’un riche propriétaire ; que la belle blonde est mariée. Dites-lui cela bien clairement. Mais, chère tante, ce n’est pas tout : comment peutil se souvenir si bien de la blonde beauté et la confondre avec la fille du fermier paresseux, une étourdie et sauvage brunette, qui s’appelait Nachodine, et qui est maintenant je ne sais où ? Cela m’est tout à fait incompréhensible et m’intrigue singulièrement ; car il semble que monsieur notre cousin, qui vante sa bonne mémoire, confond les noms et les personnes d’une étrange façon. Peut-être a-t-il le sentiment de sa faiblesse, et veut-il, par votre peinture, rafraîchir ses souvenirs effacés. Tenez-le de court, je vous prie ! mais tachez de savoir ce qu’il eu est des Valérine et des Nachodine, et des Incs et des Ri nes, qui peuvent être restées dans sa mémoire, tandis que les Eltes et les llies en sont effacées…. Le messager ! le maudit messager !…

La tante aux ni<■<.<■».

(Ce billet est dicté.)

Pourquoi tant dissimuler envers ceux avec qui l’on doit passer sa vie ? Lénardo, avec toutes ses singularités, est digne de con-