Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome VII.djvu/565

Cette page n’a pas encore été corrigée

sance de quelque dame, j’observe seulement où elle domine, car je suppose toujours qu’elle domine quelque part.

AMÉLIE.

Et vous trouvez ce que vous supposez ?

SEYTON.

Pourquoi pas ? Les physiciens et tous ceux qui s’occupent d’expériences ne sont pas d’ordinaire beaucoup plus heureux. Je trouve généralement que la femme active, née pour acquérir et conserver, est maîtresse au logis ; que la belle, d’une culture légère ou superficielle, domine dans les grandes assemblées ; que celle dont la culture est plus approfondie règne en petit comité.

AMÉLIE.

Ainsi nous serions divisées en trois classes.

SINCLAIR.

Toutes assez honorables, ce me semble, et qui d’ailleurs n’épuisent pas la matière. Il est, par exemple, une quatrième classe, dont il vaut mieux ne point parler, afin qu’on ne nous reproche pas encore que nos éloges finissent nécessairement par se tourner en blâme.

HENRIETTE.

Cette quatrième classe, il faudrait donc la deviner ? Voyons !

SINCLAIR.

Bon ! Nos trois premières classes étaient l’influence au logis, dans les grandes et les petites assemblées.

HENRIETTE.

Quel autre espace s’offrirait encore à notre activité ?

SINCLAIR.

Un grand nombre : mais j’ai dans l’esprit le contraire.

HENRIETTE.

L’inactivité ! Et comment cela ? Une femme inactive pourrait-elle dominer ?

SINCLAIR.

Pourquoi pas ?

HENRIETTE.

Et comment ?

SINCLAIR.

Par les refus. Quiconque, par caractère ou par principe, refuse obstinément, a plus d’autorité qu’on ne pense.