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le débit était agréable et facile ; les tournures et les rimes neuves quelquefois ; on aurait seulement désiré que tout fût un peu plus bref. Le poète offrit ensuite son ouvrage à Macarie, écrit magnifiquement sur du papier à bordure, et l’on se sépara parfaitement satisfaits les uns des autres.

Ce jeune couple, qui venait de faire dans le Midi un grand et intéressant voyage, s’en retourna, pour remplacer au château le père, le major, qui était devenu l’époux de la veuve irrésistible, et qui désirait, à son tour, respirer quelque temps et se reposer dans ce paradis terrestre.

Les deux époux vinrent donc remplacer Flavio et Hilarie ; et, comme partout, l’admirable femme trouva chez Macarie le plus favorable accueil, ce qui parut surtout en ce que la dame fut reçue seule et dans les appartements secrets, faveur qui fut aussi accordée plus tard au major. Il se fit remarquer comme un officier d’excellentes manières, versé dans la science économique et l’agronomie, ami des lettres, et même comme estimable poète didactique ; il reçut un très-bon accueil de l’astronome et des autres amis de la maison.

11 fut particulièrement remarqué de notre vieil ami, le digne oncle, qui, demeurant assez près de là, fut engagé à venir plus souvent que de coutume ; mais il ne restait que quelques heures, et ne voulait jamais passer la nuit, malgré les offres de la plus facile hospitalité.

Dans ces courtes visites, sa présence faisait toutefois le plus . grand plaisir, parce qu’il voulait, en homme du monde et en homme de cour, se montrer indulgent et communicatif, mêlant à ses manières un peu de morgue aristocratique, qui n’était pas d’un effet désagréable. D’ailleurs il éprouvait cette fois une satisfaction véritable : il était heureux, comme nous le sommes toujours, quand nous avons à traiter d’objets importants avec des personnes habiles et sages. La grande affaire était en pleine exécution ; elle marchait d’un pas ferme, grâce aux négociations que l’on poursuivait.

Arrêtons-nous ici à l’essentiel. Il avait hérité de ses ancêtres des possessions en Amérique. Quant à savoir quelle était la valeur de ce droit, nous laisserons les personnes qui connaissent les affaires du pays l’expliquer exactement à leurs amis, car cela