Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome VII.djvu/381

Cette page n’a pas encore été corrigée

notre secours ; il faut que le temps agisse h la place de la raison, et que, dans une intelligence agrandie, l’avantage supérieur l’emporte sur l’inférieur.

« Ces explications suffiront, je pense, et si, pour le moment, elles semblent surabondantes, plus tard je les rappellerai à chaque associé. Nos mesures sont prises, les routes tracées, les points déterminés où se bâtiront les auberges, et, dans la suite peut-être, les villages. L’opportunité et même la nécessité de constructions en tout genre se fait sentir. D’excellents architectes préparent tout ; les plans, les projets, sont achevés ; notre dessein est de conclure de grands et de petits traités, et d’employer ainsi, avec un contrôle exact, les sommes qui sont prêtes, de manière à exciter l’étonnement de la mère patrie : car nous vivons dans l’heureuse espérance qu’une activité commune se développera désormais de toutes parts.

« Mais un point sur lequel je dois fixer l’attention de tous les associés, parce qu’il aura peut-être de l’influence sur leur résolution, c’est l’organisation, la forme, en laquelle nous songeons à réunir tous les coopérateurs, et, à leur faire une honorable position entre eux et à l’égard de la société civile.

« Aussitôt que nous serons établis sur le sol désigné, les métiers seront déclarés des arts, et, pour les séparer nettement des arts libéraux, ils seront appelés arts positifs. 11 ne peut être ici question que des travaux qui ont pour objet les constructions : tous les hommes ici rassemblés, jeunes et vieux, sont voués à ces industries.

« Passons-les ici en revue, selon qu’ils participent à la construction de l’édifice, et en font par degrés une demeure habitable. Je nommerai d’abord les tailleurs de pierre, qui préparent les pierres des bases et des angles, qu’ils font descendre à la place convenable, suivant la plus exacte mesure, avec l’aide des maçons ; les maçons leur succèdent, et, sur le sol attentivement éprouvé, ils établissent le présent et l’avenir. Bientôt le charpentier amène ses charpentes, et c’est ainsi que le bâtiment peu à peu s’élève. Nous appelons bien vite le couvreur. Dans l’intérieur nous avons besoin du menuisier, du vitrier, du serrurier, et, si je ne parle du peintre qu’en dernier lieu, c’est que son travail peut se faire dans les moments les plus divers, pour