Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome VI.djvu/500

Cette page n’a pas encore été corrigée

496 LES AK~ËES D’APPRENTISSAGE

tique qui le conduisit dans sa chambre s’éloigna avant qu’il eût pu se résoudre à le questionner.

L’inquiétude le tint quelque temps éveillé ; il ne cessait de comparer la figure de l’amazone avec celle de sa nouvelle amie elles ne pouvaient encore se confondre l’une avec l’autre il avait, en quelque sorte, formé l’une, et l’autre semblait vouloir le transformer.

CHAPITRE III.

Le lendemain, tandis que le repos et le silence régnaient encore dans le château, Wilhelm se leva pour le parcourir. C’était l’architecture la plus belle, la plus pure et la plus imposante qu’il eût jamais vue.

« Il en est, se disait-il, de l’art véritable comme de la bonne société ; il nous oblige, avec une grâce charmante, de reconnaître la mesure selon laquelle et pour laquelle notre nature intime est formée.

Les bustes et les statues qui avaient appartenu à son grandpère firent sur lui une impression infiniment agréable. Il courut avec empressement au prince malade d’amour, et le tableau lui parut toujours gracieux et touchant. Le domestique lui ouvrit plusieurs autres salles ; il vit une bibliothèque, un cabinet d’histoire naturelle, un cabinet de physique il se sentit fort étranger à tous ces objets.

Félix s’était réveillé et courait après lui ; Wilhelm se demandait quand et comment il recevrait la réponse de Thérèse ; il redoutait la rencontre de Mignon et même de Nathalie. Combien ses dispositions étaient différentes, lorsqu’il avait cacheté la lettre de Thérèse, et avait remis avec joie tout son sort entre les mains de cette noble femme !