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force et par adresse, de ce qui m’a été refusé pendant ma vie par la voie ordinaire. Puisse cet homme excellent apprendre en ce moment, dans le tumulte du monde, comment un successeur reconnaissant célèbre ses mérites, seul dans le lieu solitaire qui avait aussi pour lui tant d’attraits, qu’il désirait même y passer ses jours, oublié des siens et les oubliant.

J’ai parcouru ensuite nos chemins d’hier avec mon petit ecclésiastique, observant les objets de divers côtés, et visitant ça et là mon laborieux ami. Mon guide m’a rendu attentif à une belle institution de l’ancienne cité. Dans les rochers et les murailles massives qui lui servaient de boulevards, se trouvent des sépultures, vraisemblablement destinées aux bons et aux braves. Où pouvaient-ils être mieux placés pour leur propre gloire et pour entretenir une émulation éternelle ?

Dans le grand espace qui sépare les murs de la mer, se trouvent les restes d’un petit temple, conservé comme chapelle chrétienne, ta encore, les demi-colonnes sont admirablement liées avec les pierres de taille des murs et agencées avec elles. L’œil est charmé. On croit sentir exactement le point où l’ordre dorique est arrivé à sa parfaite mesure. Nous avons observé d’ailleurs nombre de monuments antiques sans apparence ; puis, avec plus d’attention, la manière actuelle de conserver le blé sous terre dans de grandes voûtes murées. Le bon vieillard m’a conté bien des choses sur l’état civil et ecclésiastique : à l’entendre, rien ne faisait des progrès sensibles. Cette conversation s’accordait fort bien avec ces ruines, qui tombent sans cesse en poussière.

Les couches de calcaire coquillier inclinent toutes vers la mer : bancs de rochers singulièrement rongés par derrière et par en bas, et dont les parties antérieures et supérieures sont à demi conservées, ce qui leur donne l’apparence de franges pendantes.

Haine des Français, parce qu’ils sont en paix avec les Barbaresques, et qu’on les accuse de trahir les chrétiens pour les infidèles.

Il y avait de la mer à la ville une porte antique, taillée dans le roc. Les murs, encore subsistants, sont fondés par degrés sur les rochers.