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INTRODUCTION.

On peut considérer les lettres que Goethe a écrites de Suisse et d’Italie comme une suite de son autobiographie ; mais les voyages qu’il fit dans ces deux pays sont séparés par un assez long intervalle de l’époque ou finissent les Mémoires. Un exposé succinct des faits intermédiaires était donc indispensable. C’est l’objet de cette introduction1.

On a va à la fin de notre huitième volume comment Goethe se rendit à l’invitation du duc et de la duchesse de Weimar, malgré les sinistres avertissements de son père et les conseils passionnés de Mlle Delf. Il arriva à Weimar le 7 novembre 1775. Il avait alors vingt-six ans.

Weimar est une petite ville, agréablement située dans la vallée de l’Ilm. Elle a plutôt l’apparence d’une bourgade attenante à un parc, que celle d’une capitale, siége d’une cour princière, sur laquelle commençait à se porter l’attention de l’Europe. La ville n’offrait alors aucune construction remarquable ; le château, qui présente aujourd’hui un aspect assez imposant, avait été consumé par le feu. Le pays était sans commerce, sans manufactures. Il avait joué un


1. J’ai suivi principalement la biographie dont M. Lewes est l’auteur. J’ai des obligations à d’autres écrivains, particulièrement a M. Julien Schmidt, quia donné une excellente Histoire de la littérature allemande depuis la mort de Letting, mais j’ai cru inutile d’indiquer en détail mes emprunts, dans un travail qui n’est qu’un simple extrait de sources bien connues. Le défaut d’espace ne me pennettant pas de discuter les points controversés, je me suis borné, en g néral, à énoncer l’opinion qui m’a paru la plus juste et la plus vraie.