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LE CHEVALIER.

Le cercle de ces grands hommes est-il fermé, ou est-il possible d’être admis dans le nombre ?

LE COMTE.

Cela serait possible à beaucoup de personnes ; cela ne réussit qu’à un bien petit nombre : les obstacles sont trop grands.

LE CHANOINE.

Pour que ton apparition ne nous rende pas plus malheureux que nous n’étions auparavant, donne-nous du moins un signe, sur lequel nous puissions diriger notre attention, nos efforts.

• LE COMTE.

C’est mon dessein…. Après toutes les épreuves que vous avez soutenues, il est juste que je vous, fasse avancer d’un pas ; que je vous mette, pour ainsi dire, à la main une boussole, qui vous montre où vous devez diriger votre course. Écoutez !…

LE CHANOINE.

Je suis tout oreilles !

LE CHEVALIER.

Mon attention ne saurait être plus vive.

Le Marquis, à part. Ma curiosité est extrême.

La Marquise, à part.

Que va-t-il dire ?

LE Comte.

Quand l’homme, non content de ses forces naturelles, rêve quelque chose de meilleur, désire quelque chose de plus élevé ; quand il songe à s’assurer par degrés une santé inaltérable, une vie permanente, une richesse inépuisable, l’affection des hommes, l’obéissance des animaux, même l’empire sur les éléments et les esprits : cela ne se peut faire sans une profonde connaissance de la nature. Je vous en ouvre la porte…. Les secrets, les vertus et les effets les plus grands sont cachés…. in verbis, herbis et lapidibus ’.

rous.

Comment ?

1. Lorsque Lavater, qui fut curieux de voir et d’entendre Caglioslro, lui demanda en quoi consistait sa science, il lui répondit : In verbis et in herbis.