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image semble se ranimer, me sourire, m’adresser des signes d’amitié…. Déjà le front du prince a perdu sa sévérité : il me regarde d’un air gracieux, comme au temps où, par une faveur inattendue, il me fit présent de ces précieux tableaux. Et toi !… Descends, divinité, descends !… ou élève-moi jusqu’à toi, si tu ne veux pas que j’expire à tes yeux !

• SCÈNE II.

LE CHANOINE, UN DOMESTIQUE, puis LES BIJOUTIERS DE

LA COUR.

LE DOMESTIQUE.

Monseigneur a demandé les bijoutiers de la cour : ils sont à la porte.

LE CHANOINE.

Fais-les entrer. (Aux Bijoutiers.) Eh bien, êtes-vous satisfaits du projet de contrat que je vous ai envoyé ?

• UN BIJOUTIER.

Nous aurions encore quelques observations à faire au sujet de la somme.

LE CHANOINE.

Je croyais pourtant que la parure était bien payée. Vous ne trouverez pas facilement un acheteur. N’y a-t-il pas un an déjà, que le collier vous reste ?

LE BIJOUTIER.

Hélas !… Et puis…. Pardonnez, monseigneur….

LE CHANOINE.

Qu’y a-t-il encore ?

LE BIJOUTIER.

Quand même nous nous contenterions de la somme offerte, et quand nous accepterions les termes fixés, vous ne seriez pas offensé, si nous hésitions à livrer ce précieux joyau sur votre simple signature. Ce n’est certes pas méfiance ; mais notre sûreté, dans une affaire si importante….

LE CHANOINE.

Je ne trouve pas mauvais que vous no vouliez pas me confier sans autre garantie une somme si forte ; mais je vous ai déji dit