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LAFLEUR.

Ah ! il se mêle de tout, et, lorsqu’il interroge ses esprits, rien ne lui reste caché.

LE MARQUIS.

Serait-ce donc vrai, tout ce qu’on raconte de lui ?

LAFLEUR.

Personne n’en doute. Rien que les prodiges que je connais certainement….

LE MARQUIS.

C’est pourtant singulier !… Vois, j’entends une voiture. (Le domestique sort.) Si ma femme allait apprendre ma liaison avec notre helle nièce !… Tout dépendrait du premier moment. Si elle vient à bout de son dessein, si je lui sers d’instrument, ne me laissera-t-elle pas faire ce que je veux ?… C’est elle-même.

’ 1 SCÈNE II.

LE MARQUIS, LA MARQUISE.

LA MARQUISE.

Je reviens plus tôt que je ne pensais.

LE MARQUIS.

Je me réjouis de te revoir enfin.

LA MARQUISE.

Pourquoi n’es-tu pas aussi venu au-devant de moi ? Le chanoine t’avait invité.

LE MARQUIS.

Pardonne-moi. J’avais justement hier beaucoup de choses à régler. Tu m’avais écrit que je devais me préparer à un voyage.

LA MAHQUISE.

Tu n’as pas beaucoup perdu. Le chanoine était insupportable et la société de mauvaise humeur. De plus, le comte a fini par nous surprendre et nous a dispersés. Il faut décidément souffrir les extravagances de cet homme !

Le Marquis, souriant.

Comment donc marche ta négociation ’ ! (Ironiquement.) T’es-tu bien insinuée à la cour ?

LA MARQUISE.

C’est vrai, il y a longtemps que nous ne nous sommes vus.