Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome III.djvu/49

Cette page n’a pas encore été corrigée

LE CHANOINE.

Je brûle d’impatience, surtout depuis que tu m’as élevé au deuxième degré des mystères. Oh ! s’il était possible que tu m’accordasses tout de suite le troisième !

LE COMTE.

C’est impossible.

LE CHANOINE.

Pourquoi ?

LE COMTE.

Parce que je ne sais pas encore comment tu as compris les préceptes du deuxième degré, et comment tu les pratiqueras.

LE CHANOINE.

Éprouve-moi sur-le-champ.

LE COMTE.

Il n’est pas temps encore.

LE CHANOINE.

Il n’est pas temps ?

LE COMTE.

As-tu déjà oublié que les disciples du deuxième degré doivent se livrer à leurs méditations pendant le jour, et surtout le matin ?

  1. LE CHANOINE.

Que ce soit donc demain, au moment convenable.

LE COMTE.

Bien ! Mais maintenant, qu’avant tout, la pénitence ne soit pas négligée…. Descends, et va rejoindre les autres personnes dans le jardin…. Mais tu auras sur elles un grand avantage…. Tourne-leur le dos !… Regarde vers le Midi. C’est du Midi que vient le grand cophte. Je te révèle à toi seul ce secret. Découvrelui tous les vœux de ton cœur. Parle aussi bas que tu veux, il t’entendra.

LE CHANOINE.

J’obéis avec joie. (Il baise la main du Comte el s’éloigne.)




SCÈNE