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et ensuite LA GOUVERNANTE, au dehors.

Eugéhie. Elle tient un portefeuille.

Et maintenant, vite, les tablettes et le crayon ! Je l’ai tout entier, et je le rassemble à la hâte, ce que je dois offrir au roi, comme un sincère hommage, dans cette fête, où, recevant de sa parole une nouvelle naissance, j’entrerai dans la vie. (Elle récite lentement et elle écrit.)

« Quelle vie délicieuse est ici dispensée ! Ne veux-tu pas, ô maître de ces hautes régions ; ménager la faiblesse de la novice ? Je succombe, éblouie par la majesté.

« Mais bientôt,,rassurée et levant les yeux vers toi, je jouis de me voir heureusement au pied de ton trône inébranlable, moi, rejeton de ta race, et tout mon premier espoir est comblé.

« Qu’elle coule donc l’aimable source des grâces ! Ici le cœur fidèle veut s’arrêter avec joie et se raffermir auprès de la bienveillance royale.

« Tout mon être tient à un fil léger ; je me sens comme entraînée invinciblement à sacrifier pour toi la vie que tu m’as donnée. »

(Elle regarde avec complaisance ce qu’elle vient d’écrire.) O mon cœur agité, il y a longtemps que tu ne t’es ainsi exprimé en paroles mesurées. Qu’on est heureux d’imprimer aux sentiments de son cœur le sceau de l’immortalité ! Mais est-ce bien assez ? (Portant la main sur son cœur.) Ici cela coule encore ! Ici cela déborde !… Tu approches, grand jour, qui nous donnas le roi, et qui maintenant me donneras à lui, à mon père, à moi-même, pour un bonheur immense. Que mes chants célèbrent cette fête solennelle ! Mon imagination s’élance, en, déployant ses ailes ; elle me conduit devant le trône et me présente ; elle me donne dans l’assemblée….

LA GOUVERNANTE, du dehors.

Eugénie !

EUGÉNIE.

Que veut-on ?




LA GOUVERNANTE.

Écoute-