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ACTE DEUXIÈME.

L%ppartement d’Eugénie ; une salle d’un style gothique.


SCÈNE I.

LA GOUVERNANTE, LE SECRÉTAIRE.

LE SECRÉTAIRE.

Tu me fuis, l’ai-je mérité, au moment où je t’apporte une nouvelle souhaitée ? Du moins écoute d’abord ce que j’ai à dire !

LA GOUVERNANTE. ’

Je ne sens que trop bien quelle en est la portée. Ah ! laisse mon œil se détourner du regard et mon oreille de la voix connue. Laisse-moi échapper à la puissance, qui, autrefois agissante par l’amour et l’amitié, terrible maintenant comme un spectre, se dresse à mon côté.

LE SECRÉTAIRE.

Lorsque, après un long espoir, je verse tout à coup devant tes pieds la corne d’abondance ; quand l’aurore de ce jour qui doit fonder pour jamais notre alliance se lève à l’horizon avec un air de fête : indécise, mécontente, tu sembles fuir les offres d’un fiancé.

LA GOUVERNANTE.

Tu ne me présentes qu’un côté ; il brille et resplendit, comme la terre sourit aux rayons du soleil : mais derrière est la nuit ténébreuse, menaçante, dont je sens déjà l’horreur.

LE SECRÉTAIRE.

Eh bien, voyons d’abord le beau côté ! Veux-tu une habitation au milieu de la ville ? une habitation spacieuse, gaie, parfaitement meublée, comme on la désire pour soi, ainsi que