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fille, ne doit-il s’élever en moi aucune crainte que peut-être…. (comment puis-je le penser, le dire ?…) que peut-être je ne le perde un jour ? Les pères privés de leurs enfants sont à plaindre ; mais les enfants privés de leurs parents le sont davantage. Et moi,- la plus indigente, je resterais toute seule dans ce monde jmmense, étranger, barbare, si je devais me séparer de toi, mon unique ami !




Le Duc. .

Comme tu m’as fortifié, je veux te rendre la pareille. Marchons en avant, comme toujours, avec courage. La vie est le gage de la vie ; elle ne repose que sur elle-même, et doit être à elle-même son garant. Ainsi donc séparons-nous promptement l’un de l’autre. Un joyeux revoir nous consolera de cet adieu trop tendre. ( Ils se séparent vivement ; de loin ils s’adressent, par gestes, un adieu et s’éloignent à la hâte. )