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ville un secret publte. C’est une idée singulière et bizarre, que nous croyions par notre silence anéantir pour nous et pour les autres ce qui est arrivé.




LE ROI.

Oh ! laisse à l’homme ce noble orgueil. Il peut, il doit arriver beaucoup de choses que la bouche ne peut avouer.

LE COMTE.

On l’apporte ici, et, je le crains, sans vie !

LE ROI.

Quel événement terrible et inattendu !

SCÈNE IV.

LES PRÉCÉDENTS, EUGENIE, comme morte, portée sur des rameaux entrelacés, LE DUC, LE CHIRURGIEN, SUITE.

Le Duc, au Chirurgien. Si ton art peut quelque chose, homme expérimenté, auquel est confiée la vie de notre roi, trésor inestimable, fais que cette jeune fille ouvre encore une fois son œil brillant, afin que l’espérance m’apparaisse encore dans ce regard ; que je sois arraché, du moins quelques moments, à l’abîme de ma douleur ! Si tu ne peux ensuite rien de plus ; si tu ne peux me la conserver que quelques instants, laissez-moi me hâter de mourir avant elle, afin qu’au moment de la mort, je m’écrie encore, avec consolation : « Ma fille est vivante ! »

LE ROI.

Eloigne-toi, mon oncle, et laisse-moi remplir ici fidèlement les devoirs de père. Cet homme habile tentera tous les moyens. Il fera, en conscience, pour ta fille tout ce qu’il ferait pour moi-même, si j’étais là couché.

LE DUC.

Elle a fait un mouvement !

LE ROI.

Est-il vrai ?

LE COMTE,

Elle a fait un mouvement !

CŒTHE — TH. I !